Ecosse

L’Ecosse indépendante ? Un référendum crucial

Le référendum en Ecosse restera dans les mémoires. Le jour du 18 septembre 2014, l’Ecosse était en train de choisir ou non d’être indépendante. Le lendemain, 55 % des votants ont décidé de maintenir l’Ecosse dans le Royaume-Uni.

Article édité le 18 et 19 septembre 2014, avant et après le référendum.

L'Ecosse indépendante ? Indépendance Ecosse, the Times
The Times, 18 septembre 2014

Ce jour était tellement important dans l’histoire du Royaume-Uni que j’ai décidé de l’illustrer avec la Une du quotidien britannique The Times, Une qui restera dans les mémoires.

Voici une liste de questions et réponses non exhaustive qui permet d’en savoir un peu plus sur ce référendum. Sujet sur toutes les lèvres depuis ces dernières semaines mais qui était déjà présent dans les esprits des habitants. Déjà en 2012, lorsque j’étais en Ecosse on en parlait un peu. J’avais abordé le sujet avec ma colocataire et ses amis et effectivement la question divisait et le ton était devenu… passionné.

L’Ecosse, quelle est cette nation qui a concentré tous les regards sur elle ?

L’Ecosse est l’une des quatre nations membres du Royaume-Uni avec l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. L’Ecosse comprend environ 5,2 millions d’habitants soit 8.4% de la population du Royaume-Uni. Les quatre plus grandes villes sont : Glasgow, la capitale : Édimbourg, Aberdeen et Dundee. On compte près de 790 îles.

Cette belle nation dispose de 6 sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco :

  1. L’archipel de Saint Kilda (inscrit depuis 1986) : archipel volcanique inhabité
  2. Le mur Antonin (1987) : érigé par l’empereur romain Antonin en 142.
  3. La vieille ville et la nouvelle ville d’Édimbourg (1995).
  4. Le cœur néolithique des Orcades (1999).
  5. La cité ouvrière de New Lanark (2001) : ville abritant d’imposantes manufactures.
  6. Le pont du Forth (2015) : plus long pont cantilever à travées multiples du monde.

Sources : Guide du Routard / Unesco

L’Ecosse indépendante ? Pourquoi un référendum le 18 septembre 2014 ?

Depuis plus de 300 ans, l’Ecosse fait partie de la Grande-Bretagne suite à l’union des parlements en 1707.

Le Référendum d’émancipation est à l’initiative du premier ministre écossais, Alex Salmond, leader du SNP. Le 15 octobre 2012, le premier ministre britannique, David Cameron a signé avec Alex Salmond, l’accord d’Edimbourg, prévoyant un référendum ce 18 septembre.Pour rappel, Le SNP, fondé en 1934, (parti national écossais) est le parti majoritaire au parlement Ecossais, parlement qui existe de nouveau depuis 1998.

Alex Salmond, publie en novembre 2013, un livre-guide de 670 pages pour guider les Ecossais sur la route d’un nouvel état indépendant, fort et libre de ses choix budgétaires (et non monétaires car il garderait la Livre). Il faut savoir que l’Ecosse a l’avantage de disposer de richesses pétrolières. La première source d’exportation est le whisky et la deuxième source la chimie grâce aux gisements de pétrole découverts dans la mer du nord.

Source : Article du Sunday Times, novembre 2013.

Qui peut voter ? Quel est le processus du vote et du dépouillage ?

Les citoyens écossais, britanniques, européens et du Commonwealth, âgés de 16 ans au minimum qui sont domiciliés en Ecosse peuvent voter. Plus de 4,2 millions d’habitants en Ecosse (97% de la population adulte) se sont inscrits au processus de vote.

Les votes qui ont débuté à 7 heures (heures britanniques) et se clôturent à 22h, sont communiqués sur 32 centres régionaux avant de parvenir à Edimbourg. C’est à 6 heures du matin demain soit 7 heures françaises que les résultats seront totalement dépouillés.  Cela dit, dès que la majorité est atteinte d’un coté ou de l’autre, on sera déjà fixé.

Pour suivre les résultats en direct qui seront diffusés progressivement tout au long de la nuit, rendez-vous devant BBC News ou Skynews.

Sources : YesScotland / NBC News

Les statistiques récentes sont-elles plus optimistes que l’année dernière ?

Les statistiques tendent à rassembler plus de votes positifs, le oui et le non se talonnent. Hier, à la veille du référendum, le « Non » l’emportait à 51 % et le « oui » à 49 % en excluant les indécis (qui seraient de 5%).

L’année dernière en septembre 2013, le « non » rassemblait 50 % des sondeurs et le « oui »  en obtenait 33 %. Les indécis étaient estimés à 17 %.

Sources : Sondage 17 septembre 2014, YesScotland / Sondage 18 septembre 2013, BBC

Si les Ecossais votent « Yes », l’Ecosse deviendra-t-elle immédiatement indépendante ?

Si les Ecossais votent majoritairement oui, l’indépendance prendra effet le jeudi 24 mars 2016. D’après Alex Salmond, les 18 mois de délais seront nécessaires pour créer un état indépendant.

Pourquoi le 24 mars précisément ?

La date est doublement symbolique. C’est le 24 mars 1603 que l’Union des couronnes a lieu quand Jacques VI d’Ecosse est aussi devenu Jacques Ier d’Angleterre et d’Irlande. Le 24 mars 1707 est le jour symbolique de la fusion du parlement d’Ecosse et d’Angleterre.

Source : Article du Télégraph, 8 septembre 2014.

Que l’Ecosse souhaite-t-elle conserver si elle devient indépendante ?

Alex Salmond précise qu’il veut conserver la livre sterling et la Reine comme Reine des Ecossais et Dr Who sur la BBC. Il compte rester membre d’organisations internationales telles que l’ONU, l’OTAN et l’Union Européenne.

Qu’en pense le Président de la République Française, François Hollande ? S’opposerait-il à la rentrée de l’Ecosse indépendante dans l’Union Européenne ?

Ce jour, en fin de conférence de presse, un journaliste de la presse étrangère, a demandé au Président s’il s’opposerait à la rentrée de l’Ecosse indépendante ou de la Catalogne indépendante au sein de l’Union Européenne.

Le Président a répondu  :

« L’Europe devrait se demander pourquoi il existe une montée des forces extrêmes […] Nous n’avons pas fait l’Europe pour qu’il y ait une déconstruction des nations »

Quelles seraient les principales conséquences  du « oui »?

Si le « oui » l’emporte, le premier ministre britannique, David Cameron, pourrait démissionner. D’un point de vue géographique, Il n’y aura plus d’autre « puissance de taille » face à l’Angleterre. Les Anglais, seront, proportionnellement encore plus majoritaires face aux Gallois et aux Irlandais du Nord. C’est d’ailleurs pour cette raison que les premiers ministres des deux autres nations ne sont pas très favorables au départ de l’Ecosse. La domination des Anglais pourrait devenir « démesurée« .

Economiquement, Alex Salmond pense que l’Ecosse a une richesse pétrolière importante néanmoins les banques menacent de quitter l’Ecosse et les prix risqueraient d’augmenter. Politiquement, le drapeau du Royaume Union Jack, finalisé au 19ème siècle, pourrait s’en trouver modifier. L’indépendance aurait comme conséquences éventuelles d’amener d’autres pays à la revendiquer tels que l’Irlande du Nord, la Catalogne, le Pays de Galles…

Et du « non » ?

Sinon le « non » l’emporte, l’Ecosse pourrait avoir plus de pouvoirs promis par David Cameron mais il n’y aura pas d’autres referendums prévus par l’accord d’Edimbourg.

Sur le site d’information dédié :  « scotreferendum.com » on peut y lire que si l’Ecosse vote non, elle manquerait certaines opportunités telles que la suppression de taxes,  la possibilité d’investir dans de meilleures retraites et de garde d’enfants plutôt que dans l’énergie nucléaire.

That means Scotland will lose the opportunity to, for example, remove the ‘bedroom tax’ and to invest our offshore energy wealth. Scotland will continue to pay billions of pounds for nuclear weapons when the majority of people in Scotland wish to invest this money in things like better pensions or improved childcare.

Sources : The Guardian, septembre 2014 /  scotreferendum /  huffingtonpost, mai 2014

Edit : Le lendemain du vote, le 19 septembre 2014, quels sont les résultats ?

L’Ecosse ne quittera pas le Royaume-Uni : 55 % des voix contre (2 001 926 votes) face à 45 % pour (1 617 989 votes). Au final, une bonne partie très déçue et l’autre soulagée…Glasgow, la plus grande ville d’Ecosse avait voté majoritairement « oui » (à 53%) contrairement à Edimbourg, la capitale.

La participation estimée à 84,5 % a atteint son plus haut taux depuis l’introduction du suffrage universel en 1918.

Edit : L’Ecosse non indépendante aura-t-elle plus de pouvoirs grâce à l’effet du référendum ?

Comme l’explique le journal, Le Monde, « Le premier ministre britannique a promis des pouvoirs élargis à l’Ecosse, mais aussi à l’Angleterre, au Pays de Galles et à l’Irlande ».

Sources :  BBC 19 septembre 2014 / CNN 19 septembre 2014 / Le Monde 19 septembre 2014.

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