Pays de Galles

Auto-stop au Royaume-Uni : conversation impromptue

L’aventure solo est pleine de rencontres imprévues. Auto-stop improvisé, village pittoresque, habitants serviables… La péninsule de Gower, au Pays de Galles, est magnifique. Il faut juste éviter de manquer son dernier bus… 

Faire du stop pour la première fois après avoir raté son dernier bus…

 

Le conducteur : « Chaque été, je ramène au moins 5 personnes qui manquent leur bus. Il y a deux semaines, deux jeunes hommes de Hong Kong ont aussi fait de l’auto-stop ». 

Citation d’un conducteur anglais bienveillant marié à une Galloise depuis quarante ans, Parkmill, Pays de Galles, septembre 2014.

Parkmill, Pays de Galles, Gower, © Escapades Celtiques
Parkmill, Pays de Galles, Gower, © Escapades Celtiques

La photo ci-contre a été prise près du café, peu avant de marcher jusqu’aux pieds des falaises vers 16h.

Plantons le décor ! Imaginez un village gallois de quelques maisons nommé Parkmill, à 25 minutes du centre-ville de Swansea, la deuxième ville du Pays de Galles. Il est situé pres d’une route qu’il n’est pas possible de longer longtemps à pied faute de trottoir. La vraie promenade s’effectue à partir de la forêt jusqu’à la plage sur un sentier sûr et indiqué.

L’arrêt de bus est situé prés du parking du petit café presque désert car déjà fermé. Le dernier bus de la journée est déjà passé, le prochain est seulement programmé le lendemain matin. Il est 19h47 et il va faire nuit dans les 15-20 minutes…

Trois solutions envisageables (ou pas) :
  • Attendre que la nuit passe….
  • Appeler un taxi en essayant de trouver un numéro avec mon smartphone
  • Essayer de faire du stop en solo jusqu’au centre-ville
Comment j’en suis arrivée là ?

Le jour où j’ai visité Swansea, la deuxième ville du Pays de Galles, j’ai voulu aller à la péninsule de Gower pour voir les « Three Cliffs Bays ». J’ai pris le bus 118 voie U de la station de bus située à coté de l’office de tourisme. Une fois sur place, les falaises sont à 30 minutes à pied de l’arrêt où le bus nous dépose. Elles sont magnifiques, la plage, le soleil, tout semble paradisiaque.

Three cliffs bays, Gower, Pays de Galles © Escapades Celtiques
Three cliffs bays, Gower, Pays de Galles © Escapades Celtiques

Mais, sur le chemin du retour, j’ai perdu du temps à cause de la montée de la mer et des petits cours d’eaux qui m’ont fait prendre le mauvais chemin dans les broussailles…

Résultat : j’arrive à mon arrêt, essoufflée avec de la boue sur mon pantalon et mes lacets …

Choisir une des trois solutions : L’auto-stop

Je suis pourtant à l’heure pour mon bus mais il avait déjà du partir car au bout de 10 minutes, toujours pas de bus… Pourquoi était-il parti avec un peu d’avance hin ?

Finalement, je me suis dit « Qui ne tente rien n’a rien mais soyons prudente,  je vais essayer de faire du stop même si c’est une première » ..  Je n’ai pas de pancarte, juste ma main et là je me pose une question stupide .. « Mais de quel côté on tend son pouce déjà ? Tout droit ou sur le côté ? » Peu importe du moment qu’il soit visible, je tends mon pouce dès que je vois quelques rares voitures arriver.

Un dialogue très sympa : entre curiosité et questions test
bus
Fichu arrêt de bus

Au bout de 8 minutes, une voiture s’arrête. Par chance, je n’ai pas attendu très longtemps.

Je vais essayer de reconstruire en gros le dialogue, qui est entrecoupé de pauses, de questions pour vérifier si le conducteur est ok, et d’observations de la route. Voici l’essentiel de la conversation (datant de la semaine dernière) dont je me souviens :

– MOI (en anglais bien sûr) : « Hello, I am sorry but I’ve missed my bus, are you going to Swansea by any chance? »… Bonjour,  je suis désolée de vous déranger, j’ai raté mon bus, allez-vous sur Swansea par hasard ?

– MON HEROS ANGLAIS : Bonjour, oui je peux vous déposer.

MOI : J’ai raté mon bus de peu, c’est dommage. Je dois me rendre à Swansea et à pied ce n’est pas possible.

MON HEROS ANGLAIS : Surtout que c’est dangereux, la nuit tombe, il n’y a pas de trottoir et vous êtes habillée en noir. Montez, où allez-vous exactement à Swansea ?

MOI :  (en montant) Je vais à la station de bus ou à la gare de Swansea, ne vous embêtez pas. Je dois prendre mon train pour aller sur Cardiff. Vous habitez loin (histoire de vérifier que son chemin est bien cohérent avec le mien…) ?

– MON HEROS ANGLAIS : J’habite dans un village (ndlr : j’ai oublié le nom), un peu plus bas, qui fait partie des environs de Swansea. Vous venez de quel pays ?

– MOI :  Je viens de France et je suis en vacances ici. Et vous, vous êtes d’ici ? Avez-vous déjà visité la France ?

– MON HEROS ANGLAIS : Oui plusieurs fois. J’ai fait partie de la Navy, j’ai beaucoup visité Paris et Marseille mais je ne suis pas Gallois.

MOI : Quelle est votre ville d’origine ?

– MON HEROS ANGLAIS : Je viens de Londres. Cela fait 40 ans que je suis marié à une Galloise, c’est pour cette raison que j’habite ici. Vous êtes là pour longtemps ? Qu’avez-vous visité jusqu’à présent ?

MOI : Je suis là pour une semaine. Pour l’instant, j’ai visité Cardiff , Swansea  et une partie de la péninsule de Gower dont je reviens à l’instant.  Je projette ensuite de me rendre à Tintern Abbey, Bristol, au château de Caerphilly, à St Fagans et Newport si j’ai le temps.

– MON HEROS ANGLAIS  : Donc c’est principalement le sud. Le Nord est très joli et est beaucoup moins plat.

MOI:  Je reviendrai c’est sûr. C’est la première fois que je fais de l’auto-stop. Prenez-vous souvent en stop des vacanciers ?

– MON HEROS ANGLAIS : Oh oui, beaucoup ces dernières années. Chaque été, je ramène au moins 5 personnes qui manquent leur bus. Il y a deux semaines, deux jeunes hommes de Hong Kong ont aussi fait de l’auto-stop.

– MOI : De quels horizons viennent les auto-stoppeurs ? Est-ce-que les Francais sont plus nombreux ?

– MON HEROS ANGLAIS : Oh non, il y a vraiment une multitude de nationalités: Italien, Espagnol, Français, Chinois…

MOI : Heureusement que vous êtes passé par là. Je me demande si l’auto stop est très fréquent par ici et comment font les habitants mêmes.

– MON HEROS ANGLAIS  : Ils ont une voiture ou bien ils appellent « papa, maman ». Nous sommes arrivés.

MOI : Thank you so much! Very nice!

En résumé, j’ai eu de la chance. Peut-être que j’aurais été plus adroite en ayant lu auparavant quelques conseils sur l’auto-stop sur Internet mais jamais je n’avais envisagé d’en faire. Bien sûr, il faut être prudent.

Je vous conseille fortement de ne jamais prendre le dernier bus et de toujours avoir une bonne marge. Lisez bien les indications car au pire je pensais que le dernier bus était à 21h30, or c’est un bus qui ne passe qu’en juillet et août.

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2 commentaires

  1. On voyage presque uniquement en stop en Australie et en Nouvelle-Zélande 🙂 On en a fait un petit peu en Tanzanie et en Thaïlande aussi. Il faut être prudent bien sûr mais c’est aussi une belle façon de faire des rencontres.
    Il y a 3 jours, une dame nous a carrément invité à dormir chez elle si on n’avait nulle part où aller.

    1. Bonjour Julie,
      Merci pour ton com’. L’Australie doit être magnifique !
      L’auto-stop est un bon moyen de papoter oui, surtout quand on est plusieurs. Mais c’est sûr qu’il est faut être prudent, d’autant plus pour une voyageuse en solo.

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