Atlas des Mondes Celtiques (collectif)
L’Atlas des Mondes Celtiques présente sous forme de cartes les richesses et les diversités des cultures celtiques sur 3000 ans d’histoire. Un petit trésor !
L’Atlas des Mondes Celtiques est un ouvrage à six mains coécrit par Mikaël Bodlore-Penlaez, Erwan Chartier-Le Flo et Divi Kervella. Il est bilingue Français-Breton.
C’est en me rendant dans la partie « librairie » d’une boutique Armor Lux, que j’ai découvert cet atlas. J’ai fixé la couverture, feuilleté le livre et j’ai adoré ! Je me suis fait un petit cadeau (il faut de temps en temps) en me l’achetant 🙂 !
Ne parlant pas Breton, j’ai évidemment davantage regardé la partie écrite en français. Mais à l’heure où les langues celtes sont classées en danger de disparition par l’Unesco (sauf le Gallois classé « vulnérable »), il est important et pertinent d’avoir traduit l’ensemble en deux langues. Le public est ainsi plus large et peut assimiler quelques mots. Maintenant je sais que les termes « Irlande » ou encore « Nations Celtiques » s’écrivent respectivement « Iwerzhon » et « Broadoù Keltiek ».
Un extrait de l’avant-propos pourrait résumer l’ouvrage à lui seul :« Les Celtes ont été de grands voyageurs, et, surtout, porteurs d’un véritable imaginaire. Vaincus militairement, ils ont toujours refait surface grâce à la culture, la musique, la littérature et les arts », page 12.
Atlas des mondes Celtiques : 3000 ans d’histoire et de richesses
Les mondes celtiques sont traités sous différentes facettes. On comprend bien que le but de l’atlas dont le titre est au pluriel, est de montrer la diversité et le dynamisme des cultures celtiques. C’est un voyage à 360 degrés dans le temps et l’espace.
Plusieurs grands chapitres structurent l’ouvrage : Histoire / Survivances celtiques / Pays celtiques aujourd’hui / Nations celtiques / Diaspora / Monde celtique insolite.
Histoire des grands voyageurs
L’Atlas (chapitre Histoire) retrace la période néolithique ainsi que l’évolution des Celtes à partir de la période de l’Hallstat (8-5ème siècle avant J-C) jusqu’aux invasions germaniques et à la Christianisation (à partir du 2-3ème siècle). Les cartes montrent bien les grands mouvements des Celtes qui ont voyagé sur de nombreux territoires. On peut citer notamment (avec les noms actuels) : France, Espagne, Belgique, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Autriche, Hongrie, Roumanie, Bulgarie ou encore Turquie. Cf ci-dessous.
Atlas des mondes Celtiques, page 26, expansion de la civilisation celtique
Les Celtes contemporains : survivances, pays et nations celtiques, diaspora…
Les thèmes sont très variés. On peut consulter des cartes relatives aux sanctuaires, festivals celtiques dans le monde (jusqu’en Australie et Usa), des collèges irlandais et jumelages avec la Bretagne (Survivances celtiques). On y trouve aussi les particularités politiques, sociales, culturelles, artistiques, linguistiques et économiques des pays (Pays celtiques aujourd’hui).
Les terres celtes sont par la suite présentées une par une en y restituant le contexte historique (Nations Celtiques). Il y a les 6 pays de la ligue : Irlande, Ecosse, Bretagne, Pays de Galles, Ile de Man et Cornouailles qui parlent encore une langue celtique auxquels s’ajoutent les Asturies et la Galice.
Ces deux dernières régions espagnoles sont exclues de la ligue celtique car aucune langue d’héritage celte n’est pratiquée. Pour autant, les auteurs ont décidé de les présenter car elles « revendiquent des racines historiques celtiques ». Les Asturies sont « réputées pour ses cidres et la pratique de la cornemuse ». Je m’étais toujours posée la question : est-ce finalement la langue qui conditionne l’appartenance au statut de territoire celte ? Apparemment, pas forcément…
Atlas des mondes Celtiques, page 94, Irlande
Le chapitre Diaspora met en évidence toute la diaspora celtique dans le monde comme les Irlandais aux Etats-Unis, les Ecossais d’Australie ou les Gallois de Patagonie…
Un peu d’humour : le monde celtique insolite
C’est sur une touche d’humour que s’achève le dernier grand chapitre Monde celtique insolite. On apprend que certaines célébrités insoupçonnées ont des racines celtes telles que Barack Obama et Marilyn Monroe (origines irlandaises).
Les thèmes, originaux, cartographient également le nombre de roux en terres celtes, le comparatif Cervois vs bière, le niveau des eaux, la littérature… Plusieurs écrivains sont ainsi répertoriés par terre d’origine, comme les Ecossais Robert Burns (poète national) et Walter Scott (« Sherlock Holmes ») ou encore les Irlandais Jonathan Swift (« Les Voyages de Gulliver ») et Bram Stoker (« Dracula ») pour en citer quelques-uns.
Atlas des mondes celtiques, page 134, Littérature chez les Celtes
A la fin, une poursuite de lecture est possible avec la bibliographie et une sélection de sites web.
Petit lexique Français/Breton tiré des pages pour mon usage personnel et le vôtre 😉
L’atlas étant bilingue (sans lexique général dis-donc), j’ai décidé d’y extraire certains termes avec leur traduction pour faire un petit lexique de mots essentiels. Bon, il ne s’agit pas d’un livre de langues mais c’est l’occasion ou jamais hin 😉 .
Comme je l’ai expliqué, j’espère bientôt visiter la Bretagne pour la première fois et j’hésite entre le Nord et le Sud pour commencer. Je suis née dans les Yvelines, je connais quelques mots d’Irlandais et d’Ecossais (suite à mes expatriations) et presque rien en Breton (sauf « Breizh » ). Vous trouverez ci-dessous les mots extraits (de manière totalement subjective) pouvant être utiles en terres celtes.
- Bretagne = Breizh ; Pays de Galles = Kembre ; Cornouailles = Kernev-Veur ;
- Irlande = Iwerzhon ; Ecosse = Bro-Skos ; Ile de Man = Manav ;
- Galice = Galiza ; Asturies = Asturiez ; Nouvelle-Ecosse = Bro-Skos-Nevez ;
- Histoire = Istor ; Géographie = Douaroniezh ; Musique = Sonerezh.
Mon avis : un atlas passionnant et ludique
Dès que j’ai commencé à feuilleter l’atlas, je l’ai dévoré car il est extrêmement intéressant, très visuel et plein d’anecdotes ! On y apprend beaucoup d’informations connectées aux mondes celtes à travers les jumelages, les symboles, l’histoire de l’interceltisme, la répartition de la diaspora ou encore le premier festival. C’est grâce aux thématiques, très variées, que l’on plonge avec plaisir dans l’histoire, la géographie, la culture et même des sujets « people » (les stars au patrimoine celte).
Personnellement, j’aurais été curieuse de voir le tourisme également cartographié (les pourcentages de Français séjournant en terres celtes et inversement) ou d’avoir des sujets « food » dans la partie insolite. Et oui, j’en veux plus parce que j’ai beaucoup aimé (l’effet chocolat). Mais l’atlas est déjà bien documenté, quel beau travail ! Un vrai plaisir pour tous les curieux et passionnés.
Par contre, je n’ai pas compris pourquoi il est indiqué 150 cartes… J’en ai compté 54 (dont 2 plans de Paris), qu’il faut majoritairement doubler (env. 104) puisqu’elles sont bilingues. Edit : en fait, il faut aussi compter les petites cartes à l’intérieur des cartes.
A propos des auteurs :
- Mikaël Bodlore-Penlaez, cartographe, président de l’association Eurominority (en 2008) et à l’initiative avec d’autres personnes de l’extension internet .bzh pour la Bretagne.
- Erwan Chartier-Le Flo, historien spécialiste de la Bretagne, auteur d’une thèse sur la construction de l’interceltisme.
- Divi Kervella, traducteur et spécialiste de la langue bretonne.
Atlas des Mondes Celtiques, Coop Breizh, octobre 2014
Beau et instructif. Je mets sur ma liste.
Merci Christelle.
Toujours un plaisir de partager mes découvertes 😉 C’est un très bel atlas, oui !
Merci pour votre article sur la lecture de notre atlas. Nous avons autant pris de plaisir à l’écrire que vous en avez eu à le lire… Pour les 150 cartes, nous avons compté les cartes en vignette (français + breton) et arrondi le chiffre. En fait c’est 146. Mikael
Bonjour, merci pour votre message et les précisions. J’espère qu’il y aura d’autres atlas sur ces thèmes à l’avenir 🙂 Bonne continuation. Christelle